Rétrospective 2023 : une année... décevante ? ! Oui et non. Après une année 2022 réussie à 100 ​%, avec deux voyages au Cap Nord, qui se sont avérés plus faciles qu'imaginés, des expériences qui resteront gravées à jamais, mais aussi, des belles sorties à vélo le reste de l'année, je m'attendais à pareils standards en 2023. Force est de co​nstater que ça n'a pas été le cas.

Pourquoi ? Trop peu de kilomètres pendant la partie hivernale, dus à des raisons professionnelles. Forcément, ça se fait ressentir. Le 1er mai, je partais en direction de l’Écosse, avec mon VTT. Je trouve rapidement de la difficulté à enchaîner les journées. Heureusement, au fil des semaines je retrouve un peu d'aisance à faire +100km par jour (vtt).

Après ces 2500km en terrain anglophone, retour à la maison pour un beau et difficile bloc d'entraînement (25h de vélo par semaine sur ~8 semaines). Ce dernier servirait à préparer ma French Divide (2300km , 33 000m D+).

Malheureusement, la French Divide ne s'est pas passé comme prévu. Retour à la maison plutôt que désirer. S'en est suivi 1 mois et demi de galère pour gérer une blessure, sans pouvoir rouler. Malgré tout, j'ai pu refaire quelques belles séances pour préparer mon dernier petit objectif de l'année : le Roc d'Azur, sur laquelle je m'aligne pour la première fois.

En participant à l'épreuve phare, nous sommes 3000 au départ. Je pars avec le dossard 2773. J'ai donc beaucoup de monde sur ma "ligne", ce qui me dérange pour avancer plus vite. Je finirais malgré tout 330ième. Belle course, belle gestion et bonnes sensations, malgré le mois et demi d'arrêt au stand en août. Voilà enfin une chose qui me satisfait à 100%.

Le fameux programme 2024

J'aimerais vous faire part aussi de certaines de mes pensées. Au crépuscule de l'année 2023, je me suis posé la question si cela avait encore du sens. Non pas pour moi et pour vous. 

On dit souvent que pour savoir si une pratique est saine, il faut se poser la question : si tu étais seul au monde, ferais tu la même chose ?

Dans mon cas, je dirais oui et non. Mais pas comme vous le pensez. Je suis quasi-sûr que même en étant le seul Homme de cette planète, je ferais la même chose : faire des bornes pour découvrir plus de paysages, plus d'expériences et satisfaire ma curiosité du monde. Ce que je fais sur le vélo, c'est en aucun cas pour les autres, c'est juste pour moi. Me dépasser, trouver mes limites en tant qu'athlète, expérimenter des choses et ne pas passer à côté de certaines choses importantes de la vie (selon mes propres critères bien sûr). Bref, je me cultive en étant sur mon vélo.

Par contre, il y a une chose, que je serais sur de pas faire en étant seul : les réseaux sociaux. Je fais partie des gens, qui ne savent pas si c'est une bonne ou mauvaise chose. Mais une chose est sûre, si j'étais seul, je serais bien content de pas publié dessus. 

Si j'avais une vie bien rangée, vous ne me verriez pas sur les réseaux. Pour autant, j'aime bien partager avec vous mes aventures, vous montrez des pays jamais visités pour certains, un mode de vie pour d'autres ou encore simplement du sport. J'aime partager avec vous de manière authentique. Mais en 2024, j'ai sincèrement l'impression que l'authentique, c'est l'opposé de ce que proposent les réseaux. À savoir, du divertissement express via le fameux scroll. Pour rentrer dans l'algorithme, les vidéos doivent respecter certains standards. Instagram conseille des vidéos de 9 à 15 secondes. 

Comment est-il possible de partager des choses vraies, authentiques en 10 secondes ? 

Comment ne pas être noyé dans la quantité de contenu vu chaque jour ? On voit tous de plus en plus de contenus donc moins on s'en rappelle. Trop d'informations tuent l'information. 

Je me permets de vous redonner un peu de contexte : atteindre un niveau de performance élevée insinue un entraînement dur et intense. 20h de vélo par semaine, répété plusieurs semaines d'affilé, ça vous calme un bonhomme. Rajouter à ça quelques heures (aller 3h) de mécanique, nettoyage pour entretenir le matériel. 

Petite précision : quand je pars en voyage, je fais entre 40 et 60h de vélo en une semaine. Le contrat 35h est explosé. Mais on ne me paye pas les heures supp. On ne me paye pas tout court en fait. 

Rajoutez ces fameux réseaux sociaux qui prennent du temps (trier les photos, monter des vidéos, rédiger une légende). Désolé, mais mon taux horaire est scandaleux (si vous avez des syndicats à me conseiller ...). 

À côté de ça, j'essaie de monter des projets professionnels et d'avoir une vie privée. De ces deux aspects, vous ne verrez rien sur les réseaux. C'est mon petit jardin caché.

Rassurez-vous, j'ai fait le choix de continuer d'assurer encore un peu de présence. Deux raisons à cela.

La première : il me semble essentiel de partager ce que je peux vivre à travers mes aventures cyclistes. Vivre et avancer au fil des rencontres, dormir chez l'habitant, galérer sous une météo capricieuse, devoir improviser de la mécanique au milieu de nulle part ou simplement profitez de culture différente en fonction d'où je traîne mes roues ! Je me vois plus comme un ambassadeur de l'aventure. Être témoin que c'est possible, qu'avec de la passion, on peut tous accomplir des choses. Des choses que l'on ne s'imaginait pas capable, ou des choses qu'on n'aurait jamais pensé tout court ! 

Je ne parle pas de vélo, mais de manière générale. Je parle de sortir de sa zone de confort, tout simplement. 

J'ai l'intime conviction que ça rend les personnes heureuses et meilleures ! 

Quand j'ai décidé de sortir de cette zone de confort, non pas par un trou de souris, mais en défonçant la porte principale, il y a 2 ans, je n'aurais pas imaginé être si heureux (même si je l'espérais) de ne pas savoir où dormir le soir venu, de dormir par terre, dans une tente mouillée tout comme le reste de mes affaires. Toquer chez les gens pour demander de l'eau, car ça fait 2h que je cherche une fontaine. On peut appeler ça : être SDF. Sur un vélo à 4 000€ mais SDF quand même ! Si on veut rendre la chose plus glamour et subtile, appelez ça un globe-trotter.

La deuxième raison : je suis un doux rêveur, qui n'a pas froid aux yeux et donc j'ai des gros projets en tête. Ce genre de projet que je ne peux pas réaliser seul. J'ai besoin d’être accompagné par des entreprises, marques. Je parle d'ici de projet avec un budget à 5 chiffres (>10 000€). Pour trouver des partenaires, sponsors, pas vraiment le choix que d’être présent en ligne. Petite anecdote, quand j'ai envoyé mon dossier de sponsoring à 5,6 marques en 2022 pour mon projet Cap Nord² , les seules réponses que j'ai eues : NON. Tu m'étonnes, un gars qui débarque avec ces 200 abonnés (juste Instagram à l'époque) et il vous dit qu'il va faire 150km,jour pendant 1 mois pour traverser l'Europe, finir au Cap Nord et qu'il compte y retourner en hiver, par -20°C avec des routes verglacées. Ils ont du bien rigoler en voyant ce projet, venu d'un gars qui sort de nulle part. Mais pour moi, ce n'était pas une blague. J'allais vraiment le faire. Je l'ai vraiment fait. 

~2 000 - 2 500 km 

15-20 jours

Si certains d'entre vous connaissent ou que vous avez des suggestions, je serais ravis de les intégrés dans mon voyage ! Dit le moi en commentaire.